Le rémouleur
<strong>Où :</strong> Au 106 rue Victor Hugo, à Bagnolet.
<strong>Quoi :</strong> Un « local autogéré de lutte et de critique sociale », lancé en 2011 par d'anciens manifestants anti-CPE ou anti-expulsions. Presse, livres et soirées à thème sont accessibles à prix libre, dans cette salle remplie de documentation jusqu'au plafond – un mur est laissé vierge pour les projections, qui peuvent attirer une cinquantaine de personnes. « On voulait avoir un endroit posé », explique P. , la trentaine, pas peu fier de faire tourner l'association avec une quinzaine de ses camarades, et sans aucune subvention de parti ou d'organisation.
<strong>Le public :</strong> Parmi les opuscules présentés en vitrine, figure un Guide à l'usage des proches de personnes incarcérées. Mais les visiteurs du jour sont plutôt du genre prudent. Une habituée, la cinquantaine, échange avec P. à propos de la manif’ contre les violences policières prévue le soir-même. Elle n'ira pas. « Si c'est pour faire 48 ou 92 heures de garde-à -vue, alors que j'ai mon fils... »
<strong>Le courant :</strong> Parmi la quinzaine d'associés, chacun touche à tout, dans une logique de « critique de la hiérarchie et de la spécialisation », explique P. . Mais au-delà des affinités communistes libertaires, « c'est avant tout une démarche locale, d'une association de quartier », investie dans la lutte contre la gentrification de Bagnolet et Montreuil.
<strong>Le savais-tu ?</strong> Un rémouleur désigne une personne dont le métier – en voie de disparition – est d'aiguiser les couteaux. « C'est pour dire qu'on vient ici pour aiguiser nos pensées, notre critique, collectivement. Mais il est arrivé que des gens arrivent avec leurs couteaux à faire aiguiser... ils étaient très déçus ! »
<strong>Le bon plan :</strong> A côté du Rémouleur, il y a le « restaurant Liberté », un kebab cosy avec un grand portrait du Che au fond de la salle. Concept...