Le siège du Parti Ouvrier Indépendant (POI)
<strong>Où :</strong> au 87 rue du Faubourg Saint-Denis, entre bars à hipsters et restaurants indiens.
<strong>Quoi :</strong> Au fond d’une impasse pavée, un accueil se dresse derrière une porte vitrée sécurisée. L’endroit est moderne et propre. L’ambiance, plus sérieuse que révolutionnaire, fait penser à un mélange entre le commissariat et la réception d’entreprise. Notre présence spontanée suscite des regards suspects. On a beau être dans un lieu associatif, cela reste un siège de parti politique et la méfiance envers les journalistes est de rigueur...
<strong>Le proprio :</strong> - Le proprio, qui est-ce ?
- Ça ne vous regarde pas.
- Et les autres associations qui louent dans l’impasse ?
- Ça ne vous regarde pas.
- OK, merci.
<strong>Le public :</strong> Vous l’aurez compris, le siège du POI n’est pas un lieu de rassemblement alternatif. Il y a néanmoins quelques personnes qui discutent à l’accueil. L’association emploie quelques salariés et vit surtout des cotisations de ses adhérents et de la vente de journaux comme l’hebdomadaire Informations ouvrières. Le parti est organisé sur un mode fédéraliste avec un conseil fédéral national qui se compose d’un représentant par comité départemental.
<strong>Le courant :</strong> ou plutôt les courants, car le POI a été fondé en 2008 dans le but d’en rassembler quatre : le courant trotskyste, membre de la quatrième internationale (lambertiste), le courant communiste composé d’anciens du PCF, le courant socialiste et le courant anarcho-syndicaliste. Elisabeth, notre interlocutrice du jour, souligne qu’il n’y a pas de tensions entre les différentes affinités politiques : « Nous sommes unis autour d’une base commune : la reconnaissance de la lutte des classes et l’indépendance du mouvement ouvrier. » Un combat qui mériterait sans doute un petit coup de jeune.