Barbershop Guirri, le salon de coiffure du rappeur Djiha
Djiha, l’un des rappeurs du groupe Guirri Mafia a fondé Barbershop Guirri. Le salon est un point de ralliement pour les “Guirri“ : rappeurs, fans et potes du groupe.
« Au bout de 5 minutes au tieks, je deviens fou, c’est toujours les mêmes histoires. Ici, il y a une bonne ambiance, on se prend à manger, on rigole, on coiffe, les gens viennent et se sentent bien, c’est un bon lieu de vie », confie Djiha. A 28 ans, ce rappeur fait partie de la Guirri Mafia. Leur premier succès : le morceau « Ah oui oui oui », sorti en 2013, totalise aujourd'hui 2,5 millions de vues sur Youtube. Le groupe n’y cachait pas son ambition, celle de signer avec une major car « en indé ça paie pas ». En attendant de percer au niveau national, le rappeur travaille au Barbershop, où se retrouvent bon nombre de ses amis et des fans du groupe.
Djiha : coiffeur, rappeur et toujours « Guirri »
Autodidacte, Djiha s’est formé en coupant les cheveux de ses grands frères, cousins et potes du quartier. « Tout le monde voulait une coupe, tout le monde venait à la maison, ma mère a pété un plomb », se souvient-il. En 2011, il se professionnalise et travaille dans un grand salon de coiffure afro à Marseille : « Le plus chaud, le plus connu ». En observant son patron, il apprend les rudiments de l’entreprenariat tout en consacrant son temps libre au rap.
Quelques années plus tard, il se met à son compte et ouvre son barbershop, avec le soutien de « tous les Guirri ». Le terme, qui signifie « têtu » en Comorien, désigne les membres de la Guirri Mafia mais aussi tout l’entourage du groupe : famille, amis et fans. Il travaille d’arrache-pied au salon, et en parallèle, écrit, répète et prépare le prochain album du groupe. Il assume cette double vie : « Faut tout prendre, faut tout manger, si on peut manger ici et là -bas, on fait les deux ».
Le barbershop, ouvert à l’été 2016, se situe à quelques centaines de mètres de la cité Félix Pyat dans le 3e arrondissement où ont grandi les membres de la Guirri Mafia. A mi-chemin entre le centre-ville et les quartiers nord, c’est aussi de là que vient le groupe 3e œil, l’un des groupes fondateurs du rap marseillais.
Shampoing, coupe, selfie
Les week-ends, le salon ne désemplit pas. Djiha plaisante : « Tous les samedis, il y a des mariages à Marseille, tu connais les Comoriens ». Parmi les clients, on trouve aussi de nombreux fans de la Guirri Mafia qui viennent se faire coiffer par leur idole. « Certains viennent de loin », raconte Djiha, « on a eu des gens du Var, des fans qui viennent avec leurs parents. Ils prennent une photo ici, et après ils nous envoient des snaps pour nous dire que leurs collègues ont kiffé la coupe ».
Certains fans venus des Comores ou de Mayotte - dont sont originaires les membres du groupe - profitent de leur séjour à Marseille pour passer au salon. ils peuvent aussi s’y procurer les pulls ou les t-shirts marqués du sceau du groupe.
Djiha, et ses deux collègues, Abdoul-bar et Chamou ont également coiffé des rappeurs dont ils préfèrent taire le nom. Après insistance, Djiha lâche en riant : « Abdoul-bar a coiffé Tunisiano, mais il ne savait pas qui c’était. »
2018, l’année de la Guirri Mafia
Depuis le début du printemps, Djiha laisse de plus en plus la main à ses deux collègues et met l’essentiel de son énergie dans ses projets musicaux : « Je suis de moins en moins là , je vais bientôt laisser la gérance à Chamou, j’ai de l’inspi’ là en plus, à fond ».
Anaïs Daïkha
Adresse
21 boulevard Plombières, 13003 Marseille
Horaires
Du lundi au dimanche, de 9h à 19h
Sur le web
www.facebook.com/Guirri-Barber-Shop-1784015028541665