13ème Art, le label de Naps
« Tous les rappeurs de Marseille sont passés ici au moins une fois, même des rappeurs de Paris. On a eu Médine, Hayce Lemsi, Fianso… » explique Marlène, l’assistante de direction de 13ème art.
Ce label indépendant fondé en 2010, situé dans le 14e arrondissement, près de la Castellane, fédère une équipe de jeunes talents de la scène rap marseillaise. En un an, il a réussi à imposer Naps comme l'une des têtes d'affiche de la scène marseillaise. Le succès du rappeur originaire du quartier de Air-Bel, signé depuis 2014, est le symbole de la renaissance du label, en perte de vitesse depuis le départ de Lacrim.
A côté d’une menuiserie, une petite porte ouverte donne sur un couloir et une cage d’escalier aux murs moutarde un peu défraîchis. Au palier du deuxième, à côté de la SCI Picon Gèze, un sticker 13ème Art collé sur une porte sans poignée signale le studio. L'intérieur détonne avec l’ambiance de l’immeuble. Des disques d’or accrochés au mur encadrent une enseigne lumineuse à l’effigie du label. Marlène poursuit la visite : « Là , c’est la cabine d’enregistrement, avec la boule disco que Naps aime bien mettre dans ses snaps. »
Le succès de 13ème Art repose sur du son en grande partie « fait maison » par les deux beatmakers du studio, CDR et Chefi comme le racontait Naps à 20 Minutes : « Avec le succès, j’ai commencé à recevoir pas mal de sons. Mais franchement, aucun ne valait ceux des beatmakers de 13e art. Je suis fidèle au label parce que les meilleurs sont là . C’est facile. »
C’est d’ici que sont sortis les albums du rappeur : Pochon bleu devenu disque de platine avec 100 000 exemplaires vendus en cinq mois, et le dernier À l'instinct, propulsé disque d’or en trois semaines.
#13emeArtLusine : une cadence quasi-industrielle
Mais aussi En équipe, un album gratuit sorti au rythme d’un titre par jour, reprenant la stratégie de Jul. Cette création en continu, devenue la marque de fabrique du label indépendant, est revendiquée par ses artistes sur les réseaux sociaux par le hashtag #13emeArtLusine.
Une productivité incontournable pour rester visible selon Marlène, sans quoi « on se fait oublier, trop facilement, trop vite ». Le label réalise sept à huit clips par mois - un clip en moyenne pour chacun de ses artistes. Une cadence quasi-industrielle pour s’adapter à un public avide de nouveautés. « Si le public pouvait avoir un son tous les jours il serait heureux, mais logistiquement c’est compliqué », assure Marlène. 13ème Art propose aussi des produits dérivés, tels que la marque de vêtements 4 anneaux, déclinée du single éponyme de Naps, portée dans les clips ou aux passages radio des rappeurs du label.
#13emeArtfamily
Depuis sa création, le studio est un lieu d’enregistrement pour de jeunes rappeurs marseillais, comme Raisse découvert sur le titre Pochon bleu, ou « le petit Youss », dernière recrue tout droit sorti de la cité voisine, dont le premier clip, La Moula approche les 200.000 vues sur Youtube. Marlène raconte : « Il connaissait quelqu’un ici, un jour il est venu, il a posé un son, ça nous a plu. Un jour on a dit, ‘tiens ce son est pas mal, on va le clipper.’ Ça se fait comme ça. On ne calcule pas vraiment, des fois ça nous tombe sous la main. » 13ème Art prépare un album réunissant tous ses artistes, pour valoriser les jeunes talents du label. « On aime bien pousser les jeunes, c’est important de leur donner de la force. »
Le label indépendant est indissociable de cette « famille » 13ème Art. De la création à la sélection des morceaux, la direction artistique se fait collectivement. Marlène décrit : « Si on se dit tous : “Ce son c’est une tuerie, ça va marcher c’est une cartoucheâ€, c’est qu’il y a un truc. »
Chloé Morisset
Adresse
47 boulevard Frederic Sauvage, 13014 Marseille
Horaires
Sur le web
https://www.facebook.com/13emeArtRecords/?ref=py_c