Guerre contre le crack au bassin de la Villette
Ce sont près de 170 policiers qui débarquent le 23 juin dernier au petit matin pour perquisitionner plusieurs appartements de la cité Reverdy. La cible des stups : un spot de deal de crack en place depuis 2007.
Au pied d'une tour, cigarette au bec, un ancien revendeur raconte : « On avait jusqu'à 200 clients par jour. Le business était géré par 5 personnes et il y avait tout le temps du boulot pour des guetteurs. » A une centaine de mètres de là , la rotonde Stalingrad. Avec ses renfoncements qui permettent de s'isoler, la place a longtemps fait office de crackhouse à ciel ouvert dans les rues de Paris.
Mais au début des années 2000, le bassin de la Villette bénéficie d'un plan d'aménagement de la ville de Paris : les cinémas MK2 s'installent à deux pas de la Rotonde. Puis en 2010, c'est un restaurant qui ouvre dans l'ancien bâtiment des douanes, au centre de la place. La population de junkies cadre mal avec la valorisation du quartier. Mais le trafic ne disparaît pas pour autant.
Cité reverdy, les transactions se déroulaient dans le petit parc attenant, tandis que la came était stockée dans une voiture garée dans le parking souterrain. Un appartement en rez-de-chaussée servait à la préparation de la drogue : un mélange de cocaïne et de bicarbonate de soude. La descente de police n'a pas résolu le problème. Un habitant de l'avenue Jean Jaurès se plaint toujours de la présence de crackheads dans le hall de son immeuble.